- BAHREÏN - Actualité (1990-1996)
- BAHREÏN - Actualité (1990-1996) P align=centerÉtat de BahreïnL’invasion du Koweït par l’Irak, le 2 août 1990, provoque la méfiance des investisseurs étrangers: la fuite des capitaux (plus de 30 milliards de dollars) touche les 51 banques offshore, et l’Agence monétaire de Bahreïn doit intervenir pour soutenir un marché financier secoué par les difficultés des banques koweïtiennes.La nécessité de stabiliser la région pousse le Bahreïn à prôner dès août 1990 le recours à l’option militaire contre l’Irak. Toutes les infrastructures du pays sont mises à la disposition des forces des Nations unies pendant le conflit. En juin 1992, le Bahreïn est le premier État arabe du Golfe depuis la libération du Koweït en février 1991 à réclamer le retour à de meilleures relations avec l’Irak. Le pays renforce aussi ses rapports avec l’Iran.Un conflit territorial ancien concernant les îles Huwar et les hauts-fonds de Dibal et Qitat, réserves pétrolières potentielles, oppose le pays au Qatar. Après une tentative de médiation saoudienne, le Qatar fait valoir ses droits devant la Cour internationale de justice en juillet 1991.En décembre 1992, l’émir Cheikh Issa ben Salman al-Khalifa, au pouvoir depuis 1961, institue un Conseil consultatif, premier organe représentatif depuis la suspension de l’Assemblée nationale en 1975.Grâce à une légère reprise, le secteur bancaire retrouve en 1993 une activité équivalente à celle de 1989.Le 18 décembre 1994, la répression d’une manifestation, à Manama, à la veille de la réunion du Conseil de coopération du Golfe, fait 2 morts. Depuis une semaine, des manifestants protestaient contre l’arrestation d’opposants venus remettre à l’émir un appel en faveur du rétablissement des institutions. Cette agitation traduit la lassitude des forces politiques face à la domination de la famille régnante ainsi que le mécontentement de la majorité chiite dont les membres sont écartés de nombreuses fonctions et qui compte le plus de chômeurs. De nouvelles manifestations, en 1995, entraînent une répression violente. Cette contestation provoque, le 25 juin, la démission du gouvernement de Cheikh Issa ben Salman al-Khalifa qui est aussitôt chargé d’en former un nouveau. La morosité du marché pétrolier continue à peser sur l’économie de l’émirat.Le 19 janvier 1996, pour la troisième fois de l’année, des affrontements opposent des manifestants aux forces de l’ordre à la suite de l’interdiction faite au principal dirigeant de l’opposition, Cheikh Abdel Amir el-Jamri, de diriger la prière dans une mosquée des environs de Manama. L’opposition, en majorité chiite, réclame le rétablissement de la Constitution et du Parlement dissous en août 1975. Le pouvoir l’accuse d’agir au profit de «parties étrangères», allusion à l’Iran. Le 22, Cheikh Abdel Amir el-Jamri est emprisonné. Les troubles persistent tout au long de l’année, sans véritablement nuire à l’activité économique.
Encyclopédie Universelle. 2012.